Inévitablement, le rapprochement entre Fresnoy-le-Grand et Saint-Quentin amène son lot de questions, notamment pour la prochaine saison.
ON entend déjà certains présidents picards s'époumoner sur l'éthique d'un futur championnat de DH où deux des favoris vont fusionner dès la saison suivante.
Considérer que Fresnoy, malgré son statut de promu mais avec un recrutement audacieux, et l'OSQ, vice-champion, risquent de côtoyer les cimes de cette compétition plutôt que les bas-fonds n'a rien d'utopique.
Schéma pro
Une utopie qui disparaît totalement lorsque l'on sait que cette entente deviendra active en 2010 seulement si un des deux protagonistes décroche le précieux sésame menant en CFA2. D'où les interrogations des autres prétendants (Abbeville, Chantilly, Chambly, Chauny…) à la couronne.
Evidemment, pour Marc Antonini, président de l'OSQ, oser affirmer qu'il peut y avoir un championnat faussé relèverait de la calomnie, voire du mensonge. Et pourtant.
Sans aller aussi loin, on peut se poser quelques questions. Si lors des deux dernières journées, l'une des deux formations est toujours à la lutte pour le titre et que le calendrier propose cet alléchant derby, que va-t-il se passer ? N'y aura-t-il pas la tentation de laisser filer pour l'un ou l'autre ? Hypothèse balayée du revers de manche par Francis Lalanne. « N'appliquez pas au monde amateur les schémas du monde professionnel. Les deux entraîneurs ne se feront aucun cadeau car ils savent, eux comme les joueurs, qu'ils seront en compétition tout au long de cette saison pour créer le futur projet sportif. »
Difficile de ne pas appliquer ce schéma lorsque l'on sait qu'un budget de 600.000 euros, qui doit être bouclé en février prochain, récompensera l'heureux élu…
Pour éviter toute mauvaise surprise, la Ligue aurait tout intérêt à présenter un calendrier où ce derby Fresnoy - OSQ se déroulerait en milieu de saison. Une solution sage et sans polémique.
Côté joueurs et staffs, on sait que cette saison constituera un véritable test. De la soixantaine de joueurs formant les deux effectifs, on sait qu'il ne devrait en rester que 25 ou 30 pour débuter l'aventure. À la motivation du championnat va donc venir s'ajouter celle de faire partie d'un projet sportif intéressant.
Les coaches sereins
« La saison qui arrive sera un grand entraînement, précise encore le président fresnoysien. Le but est de créer du mouvement et de pousser les joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes pour porter nos couleurs. »
Il en va également de même pour le choix des entraîneurs. Raymond Robbe, entraîneur de Fresnoy, et Eric Sauvage, coach de l'OSQ, auront une double pression sur les épaules : celle d'obtenir le titre et d'être choisi pour diriger le futur effectif. A moins qu'un troisième larron ne vienne tirer les marrons du feu…
Cette mise en concurrence ne dérange Eric Sauvage pas outre mesure. « Au contraire, c'est une motivation supplémentaire pour obtenir le titre. Après, il arrivera ce qui arrivera. » A Fresnoy, Raymond Robbe affirme que cela ne bouleversera pas sa façon d'aborder la compétition. « Cela fait quatre ans qu'on me demande de finir premier. La pression, je l'ai toujours eu ! Maintenant, il serait dangereux pour les deux clubs de limiter cette saison à un simple derby. Les deux équipes risqueraient de tout perdre à ce petit jeu. » Raison de plus pour faire rapidement certains choix.
Frédéric HOURIEZ
Source : L'Union